figure, discours

Exposition soutenance de thèse

12 Novembre 2024

Palais de Tokyo

Doctorat en Arts

CY/ENSAPC

EUR Humanités, Création, Patrimoine

Cette thèse d’artiste intitulée Figure, Discours a pour sujet les processus de signification et d’interprétation des propositions artistiques fondées sur la transfiguration d’images ou d’objets préexistants dans un contexte artistique ; articulant la pratique de l’art à celle de la pensée, elle se compose d’expérimentations artistiques présentées sous la forme d'une exposition et d’un essai théorique sur la place du discours face aux œuvres visuelles en situation d’exposition, et plus spécifiquement en ce qui concerne l’usage institutionnel du cartel au musée. Ces deux parties sont complémentaires et là où la pratique porte sur des gestes artistiques de transfiguration des images, la partie théorique en interroge les processus de (re)signification par le discours. L’enjeu est de faire entrer en résonnance ces deux dimensions de la recherche en art pour interroger les conditions (con)textuelles de la réception artistique. Inspiré par l’art conceptuel, le poststructuralisme et la philosophie de l’art américaine, ce travail accorde une attention particulière à la variabilité du sens, son caractère spectral et mouvant, plus affaire d’usage que d’essence, et à la construction de la signification des œuvres visuelles selon des déterminations externes au-delà ou en-deçà de leurs propriétés formelles ou internes, dans le sillage d’une conception postmoderne de l’art et de la critique institutionnelle. Cela est rendu manifeste dans les gestes de transfiguration influencés par le ready-made et l’appropriation photographique, qui sont étudiés et mis en pratique dans la thèse.

Les expérimentations artistiques présentées mettent en œuvre des gestes d’appropriation, de transfiguration et de recontextualisation d’images et de matériaux considérés comme non-artistiques ; les différentes propositions développent une forme spécifique projet par projet, allant de nouveau tirages photographiques à des dispositifs numériques, souvent restitués sous la forme d’installations vidéos ; elles ont en commun de se situer aux marges de la photographie, avec une attention particulière aux translations entre moyens d’expression et aux transitions d’un contexte à l’autre qui en transforment la perception. Cette dimension post-photographique questionne la croyance en une forme d’objectivité photographique, généralement construite par la transparence de la légende de l’image, et cherche à rompre la relation évidente en apparence entre l’image en présence et le texte absent pour que d’autres récits puissent naître, et, avec eux, d’autres configurations symboliques, d’autres représentations du monde.

Livret de l'exposition :